Titre : La petite fille sur la banquise
Auteure : Adélaïde Bon
Date de parution : mars 2018
Editions : Grasset
Résumé :
Quand ses parents la trouvent en pleurs, mutique, Adélaïde ignore ce qui lui est arrivé. Ils l’emmènent au commissariat. Elle grandit sans rien laisser paraître, adolescente puis jeune femme enjouée. Des années de souffrance, de solitude, de combat.
Vingt ans après, elle reçoit un appel de la brigade des mineurs. Une enquêtrice a rouvert l’affaire dite de l’électricien, classée, et l’ADN désigne un cambrioleur bien connu des services de police. On lui attribue 72 victimes mineures de 1983 à 2003, plus les centaines de petites filles qui n’ont pas pu déposer plainte.
Au printemps 2016, au Palais de justice de Paris, au côté de 18 autres femmes, Adélaïde affronte le violeur en série qui a détruit sa vie.
Mon avis :
La vie d’Adélaïde Bon a basculé un jour de mai, dans la cage d’escalier de son immeuble. L’innocence de cette fillette de neuf ans vole alors en éclat et les blessures seront profondes psychologiquement.
Dans ce roman autobiographique, l’auteure a finalement réussi à trouver les mots pour nous raconter le drame qui a bouleversé sa vie. Un traumatisme trop violent pour elle et qui a engendré une amnésie pendant de nombreuses années.
Mais ici, c’est surtout l’après qui domine son témoignage, et elle nous dépeint les répercussions qu’a eu ce viol sur la fillette qui a grandi avec un mal-être permanent.
Adélaïde a choisi de cacher sa souffrance derrière un sourire. Malgré le soutien de ses parents, elle s’isole, fait des crises de boulimie, boit et tente de faire face à ses angoisses au quotidien.
La reconstruction sera longue et difficile. Des méduses l’assaillent, s’immiscent en elle et la jeune femme devra se battre pour les faire disparaître. Pour cela, elle multipliera les thérapies pour trouver enfin le chemin de la guérison.
Puis, vingt-trois ans après cette journée dramatique, un miracle se produit. On a retrouvé son agresseur qui va finalement être jugé. Une étape déterminante pour mettre un terme à ces années de souffrance.
Un récit intime, percutant, qui secoue inévitablement et qui interpelle. Certains passages sont très durs, notamment les témoignages des autres victimes.
La plume est intense, juste, sans fioritures et réparatrice. L’auteure choisit le pronom « elle » pour se livrer et prendre ainsi de la distance avec son histoire.
Un témoignage douloureux, poignant et nécessaire dans lequel Adélaïde Bon trouve la force de nous raconter son enfance, brisée par un viol. Une lecture qui remue et nous permet de prendre conscience de toutes les répercussions qu’un tel acte peut engendrer sur les victimes d’agressions sexuelles.
Le viol sur un enfant est un cataclysme mental.
Adelaïde Bon est passée à la Grande Librairie. Cette femme est « solaire » et en même temps fragile. Elle m’a donné envie de la lire. Et vous aussi.
J'aimeAimé par 1 personne
idem, son passage à La Grande Librairie m’avait vraiment touchée
J'aimeJ'aime
Il est dans ma PAL… J’avoue que j’appréhende un peu sa lecture …
J'aimeAimé par 1 personne
une lecture difficile en effet mais les mots d’Adélaïde Bon sont tellement beaux et forts…
J'aimeAimé par 1 personne
J’étais passée à côté de ton billet! Quelle longue reconstruction…
J'aimeAimé par 1 personne
pas de souci! 😉 et oui, très longue… ses mots m’ont beaucoup touchée
J'aimeAimé par 1 personne