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Où passe l’aiguille – Véronique Mougin

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Titre : Où passe l’aiguille

Auteure : Véronique Mougin

Date de parution : janvier 2018

Editions : Flammarion

 

Résumé : 

Et voici Tomas, dit Tomi, gaucher contrariant, tête de mule, impertinent comme dix, débrouillard comme vingt, saisi en 1944 par la déportation dans l’insouciance débridée de son âge – 14 ans. Ce Tom Sawyer juif et hongrois se retrouve dans le trou noir concentrationnaire avec toute sa famille.
Affecté à l’atelier de réparation des uniformes rayés alors qu’il ne sait pas enfiler une aiguille, Tomas y découvre le pire de l’homme et son meilleur : les doigts habiles des tailleurs, leurs mains invaincues, refermant les plaies des tissus, résistant à l’anéantissement. À leurs côtés, l’adolescent apprendra le métier.
Des confins de l’Europe centrale au sommet de la mode française, de la baraque 5 aux défilés de haute couture, Où passe l’aiguille retrace le voyage de Tomi, sa vie miraculeuse, déviée par l’histoire, sauvée par la beauté, une existence exceptionnelle inspirée d’une histoire vraie.

 

Mon avis : 

Tomas est un adolescent hongrois au caractère bien trempé. Espiègle, n’en faisant qu’à sa tête, le jeune garçon se rebelle contre sa famille. Il s’obstine à ne pas suivre la voie de son père qui est tailleur et il a d’autres rêves plein la tête.

Mais, l’arrivée des nazis et de la guerre va briser son quotidien paisible et ses idéaux. Car Tomas est juif.

De la ségrégation au train qui l’emmène vers les camps de la mort, on suit le périple de Tomas et de sa famille dans une des périodes les plus sombres de l’Histoire durant laquelle il a vécu l’indicible et été témoin de la barbarie des hommes. La couture deviendra finalement sa seule arme pour survivre dans cet enfer.

Puis, survient la libération des camps. Des mois d’horreur qui laissent à Tomas des cicatrices indélébiles. Sa fuite vers Paris et son entrée dans le monde effervescent de la haute-couture l’aideront peu à peu à cohabiter avec ses démons.

Véronique Mougin s’inspire d’une histoire vraie pour édifier ce récit de vie poignant sur une famille que l’Histoire n’a pas épargné. On assiste à leur déportation, à leur quotidien dans les camps. Mais, ces événements difficiles nous sont relatés avec le point de vue de Tomas qui, malgré l’horreur, n’a pas perdu son sens de l’humour, ce qui empêche l’histoire de sombrer dans le pathos.

Si la première partie est centrée sur les camps, la seconde est plus légère et nous entraîne à Paris où l’univers de la haute-couture sauvera Tomas et lui permettra de se reconstruire. L’écriture est fluide, les mots nous touchent au cœur et l’auteure dépeint le tout avec beaucoup de réalisme.

J’ai également apprécié les chapitres en italique qui entrecoupent le récit de l’adolescent et permettent aux proches de Tomas de s’exprimer pour nous donner une autre vision du personnage.

Ce magnifique roman nous livre un destin de vie hors du commun. Après avoir affronté l’horreur des camps, Tomas parviendra à rassembler les morceaux de sa vie en lambeaux grâce à du fil et une aiguille. Un récit fort et bouleversant.

note coup de coeur

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